Cet article sur Tinder je sais que vous l’attendez. C’est un peu une première pour moi de parler de cette chose si intime qu’est la relation amoureuse mais ne nous voilons pas la face : après 40 ans, refaire sa vie est un parcours du combattant qui nécessite une bonne dose d’auto-dérision et une ceinture – voire une gaine– de sécurité pour éviter le jet-largue !
Après 40 ans, on a normalement déjà tenté des sites de rencontres tel que Meetic qui n’a fait qu’amplifier notre désespoir de trouver LA personne qui partagera notre vie. Mais depuis quelques années, l’appli que tout le monde utilise sans jamais oser l’avouer est Tinder. A priori, si vous avez la vingtaine ou la trentaine, vous le savez, c’est l’appli idéale pour trouver l’homme de sa nuit à deux pas de chez soi. Sauf que, après 40 ans, on n’a plus le temps pour la bagatelle, on veut du concret.
Comme certaines d’entre vous, j’ai envie d’avenir à deux et pour ça, j’’y ai sérieusement revu mes exigences à la baisse, succombant au poids que nous impose la société : notre obsolescence programmée après 40 ans. Alors, comme toutes, l’horizon de la ménopause étant un destin bien plus inéluctable qu’un coup de foudre, j’ai abandonné l’idée de rencontrer l’homme qui n’aura aucune des valeurs qui me sont vitales à la boulangerie ou à un mariage. J’arrive à l’âge où les divorces party sont les seuls évènements où l’on peut se réjouir. J’arrive à l’âge où je me satisferai d’un homme que je n’aurais même pas regardé à la trentaine, pourvu qu’il y ait une chance, même infime, que je ne finisse pas avec 32 chats à la cinquantaine.
Alors sacrifiant mon honneur, mon amour propre, mes rêves de Cendrillon et quelque part, ma raison, j’ai, moi aussi, testé Tinder…
Tinder, sérieusement pour les plus de 40 ans ?
Après 40 ans, on ne s’inscrit pas sur Tinder par hasard. Soit le dernier dîner chez sa meilleure amie mariée depuis 20 ans, 3 gosses, 4 chiens et le smile jusqu’aux oreilles, nous a sérieusement ouvert les yeux sur le côté pathétique d’être sous la couette, seule, un dimanche, devant netflix, soit c’est cette même meilleure amie, qui n’en peut plus de nous voir traîner sur SON canapé, le dimanche, devant netflix, alors qu’elle aimerait un peu d’intimité, parce que, elle, elle a un mec.
Moi, c’était presque la deuxième option. Passé le « moi, sur Tinder jamais ! », entre 2 verres de chardonnay, c’est ensemble, ma BFF et moi, que nous avons créé mon compte.
Là, c’est déconcertant comme ce jeu « trouve l’homme de ta vie, t’as 3 photos, 20 mots pour te décider » est facile. A chaque fois qu’on joue, on gagne. Il suffit de balayer sur la droite pour dire à l’autre « youhou je suis làààà ! » et c’est quasi le matche à chaque fois.
Seule difficulté : ne pas confondre balayer sur la gauche et balayer sur la droite sinon on peut vite déclarer sa flamme au chauve à lunettes plutôt qu’aux abdos en béton sans tête.
Le meilleur moyen mnémotechnique que j’ai trouvé pour ne pas me planter :
Balayer à droite c’est cendrillon, balayer à gauche c’est la sorcière #Teamdisney
Mais quoiqu’il en soit, nous, serial instagrammeuses que nous sommes, le balayage c’est fastoche, on le fait chaque jour dans les stories que l’on mate à longueur de journée !
Puis, erreur de débutante ou pas, on entame une discussion. Forcément comme on a révisé nos exigences on s’ennuie à mourir mais, appelons-le, 50 nuances de gris, il n’est pas loin et il propose un café. Why Not.
Là, c’est moyen mais la vision des 32 chats auréolant cette première date, fait que l’on s’accroche à l’espoir fou que 50 nuances de gris soit la perle rare, celle qui nous emmènera direct vers la vie à deux, voire à 6 si l’on compte les enfants et les chiens. Et puis, passé les désillusions, vient l’aveu à l’entourage… Votre meilleure amie vous dit « en 2019, on se choppe le top ! », votre mère vous dit « mais c’est quoi cette appli de m…. ? » et votre meilleur pote gay vous demande si le prochain il peut aimer les soirées déguisées, là, à ce moment précis, on se demande si cette première expérience sur Tinder ne mérite pas d’être enterrée avec nos UGG so années 2000 au fond du jardin.
Et puis comme dans la vraie vie, un clou en chassant un autre, on se dit qu’il ne reste plus que cette satanée appli pour trouver l’âme sœur avant que la ménopause arrive ! Alors, rompue aux techniques du « balayer c’est gagné », on tente de déjouer les profils qui nous vendent une nuit en moins de 2, et on repart pour un tour…
Est-ce qu’à la fin on peut témoigner dans « j’ai un problème, je crois bien que je t’aime magazine » ? Peut-on réellement enfin dire « j’ai trouvé l’amour après 40 ans et plus et c’était sur Tinder » ? Qui sait… ce sera peut-être l’occasion d’un prochain article non ?
Des bisouilles,
Abla
PS : un immense merci à mes amies qui se reconnaîtront et dont certains termes sont issus de nos appels désespérés mais toujours pleins d’humour, de vérités et d’espoir. Voilà les girls je vous love fort <3.