En 2022, nous sommes près de 47 % d’actifs à avoir choisi la voie de la reconversion professionnelle. Dingue, n’est-ce pas ? Chez les indépendants, la proportion est encore plus grande, près d’un tiers d’entre eux. Alors, moi qui suis à la tête d’une agence de communication depuis 10 ans, devinez ce que j’ai fait cette année comme près d’un actif sur 2 qui songe à abandonner son secteur d’activité ? J’ai sauté le pas pour écrire un nouveau chapitre professionnel dans ma longue carrière de communicante.
Reconversion professionnelle : quand le quiet quitting s’en mêle
Avec la crise de celui dont on ne prononce pas le nom (aka le COVID), le phénomène de la reconversion professionnelle a gagné du terrain. La tendance chez les salariés du « quiet quitting » a même accéléré ce processus.
De démission silencieuse à je te quitte pour de bon, il n’y a qu’un pas que des milliers de salariés ont franchi pour exercer un métier en adéquation avec leurs valeurs ou leurs passions et/ou goûter à la liberté de l’entrepreunariat.
En aparté, j’aurais l’occasion d’y revenir dans un prochain article, si vous êtes salarié, réfléchissez-bien avant de vous lancer.
La vie d’un indépendant n’est pas synonyme de facilité et encore moins d’horaires fixes. Si vous trouvez que votre boss qui vous demande de faire 1h de travail supplémentaire c’est beaucoup trop, attendez de voir quand 1 client tentera de négocier pour vous payer 1h au lieu de 2 avec un travail équivalent à 3 jours !
Mais quand on est déjà indépendant, pourquoi plus d’un tiers d’entre nous choisissent de changer de métier ?
Certains pour des raisons économiques, d’autres pour se donner un nouveau challenge et moi parce que j’en avais marre de passer ma vie en soirée (oui, j’ai quand même réussi à trouver un job où tu bois des boissons à bulles tout le temps !). Avec l’âge, je suis devenue une adepte du canapé ! #paixàmonfoie
Plus sérieusement, comme beaucoup, redonner du sens à mon métier, fût l’élément déclencheur de ma reconversion professionnelle. Ce fût un long processus de réflexions, de remises en question mais aussi, je dois bien avouer, d’opportunités.
Est-ce que j’ai décidé de vivre de ma passion dans ce nouveau projet ? Eh bien non ! Et je vous explique pourquoi.
Tout plaquer pour devenir éleveuse de chèvre ?
Lorsque l’on pense reconversion professionnelle, on imagine très bien Martine, la quarantaine, cadre sup’ dans une boîte à fric, qui, après un burn out et 12000 heures passées dans les transports en commun, se sent comme touchée par la grâce :
Euréka ! et si je devenais éleveuse de chèvres ?
J’ai toujours A-Do-Ré la campagne.
Ça marche aussi avec tous les métiers loufoques du bien-être (et du reste) comme :
- Guérisseuse en milieu subaquatique ou comment trouver un sens à sa vie grâce à la nage avec les poulpes.
- Energéticienne alimentaire ou comment la tranche de jambon influe sur ton humeur
- Façonneuse de cakes à la courgette saupoudrés de thé matcha (disponibles sur Uber Eat et au marché tous les dimanches matin).
La reconversion professionnelle d’accord mais ne confondez pas passion et vocation !
Cette erreur, je l’ai faite aussi. Et plusieurs fois. J’ai même lancé une marque d’objets déco cousus main car j’adorais la couture. Après des kilomètres de tissus et de fil, croyez-moi, je ne pouvais plus la voir en peinture ma machine à coudre ! J’aurais même payé un acheteur sur le bon coin pour qu’il m’en débarrasse.
Stop à la performance et oui à la réalisation de soi, d’accord.
Mais il faut savoir raison garder.
Car l’idée de la reconversion professionnelle est aussi de gagner de l’argent (à moins d’avoir gagné au super Keno la veille).
Et là, effectivement, même si le crottin de chèvre a subi l’inflation sur les produits alimentaires, ce n’est pas 4 fromages vendus à sa cousine Chantal qui vont faire bouillir la marmite les soirs d’hiver car justement le prix du gaz a lui aussi flambé.
Comment faire le bon choix de métier ?
Vous l’aurez compris, si votre mad skill c’est de réussir comme personne à reproduire des monuments nationaux avec des allumettes, oubliez l’idée de les vendre sur internet.
- Pensez plutôt aux compétences que cette passion nécessite. De la créativité, de la patience, du sens de l’organisation etc…
- Faites un bilan de compétences pour déterminer vos aptitudes et vos motivations.
- Intéressez-vous aux secteurs d’activité qui recrutent comme le service à la personne, l’hôtellerie-restauration, les métiers du digital.
Si vous souhaitez vous lancer dans l’entrepreunariat, faites vous accompagner par un coach pour valider la viabilité de votre projet, vous aider à appréhender les différentes étapes de lancement et optimiser vos leviers de croissance.
Choisissez une activité qui vous épanouisse, qui a du sens mais surtout où les possibilités de gagner votre vie sont réelles.
Enfin, n’ayez pas peur de la concurrence. Si il existe autant d’offres c’est très certainement car il y a de la demande. Et c’est la première chose à vérifier :
En quoi ce que vous proposez répond à un besoin existant sur le marché ?
Si aucun client n’a besoin d’un produit ou service, oubliez toutes les techniques de marketing, elles ne suffiront pas à créer artificiellement le besoin.
Pour le reste, si votre projet est sur les starting blocks, que vous avez le savoir faire et que vous butez sur le faire savoir, c’est mon nouveau job : je vous accompagne pour réussir votre communication externe et votre transition digitale.