Comme dans chaque zone portuaire, Golfe Juan a son Bistrot du Port. Mais celui-ci, à flanc de petit port de charme et sur la route qui longe le bord de mer est un bistrot du Port à part. Certes, comme son nom l’indique les produits de la mer inondent la carte mais c’est avec toute la créativité et l’ingéniosité de Mathieu Allinei qu’ils arrivent à bon port au cœur des assiettes. Et ce parcours culinaire, singulier, de passion, de famille et d’inventivité autour de ces plaisirs iodés mérite quelques explications de texte pour en déceler toutes les merveilles…
Le Bistrot du Port à Golfe Juan : une histoire de famille
Il semble toujours avoir été là ce bistrot du port. A Golfe Juan, dans cette allée où les restaurants s’égrènent, seule sa devanture, presque discrète, au gris chic, laisse présager qu’une plongée dans cet écrin raffiné saura émerveiller les papilles. C’est effectivement le cas depuis 2005, avec l’arrivée des frères Allinei, Thomas et Mathieu. Ensemble, ces fils de primeur de Golfe Juan « Chez Jacques », ont choisi de poursuivre le chemin tracé par leurs parents, celui du goût. Eux, bien connus pour avoir remportés de nombreux concours de qualité lorsqu’ils étaient primeurs mais aussi bien connus à Golfe Juan pour avoir géré de nombreuses années la plage du fameux restaurant Tétou. C’est ici, durant leurs saisons d’été, que Thomas et Mathieu ont forgé leur expérience, notamment en salle, avec pour horizon, cette étendue bleue que rien n’entrave. Une mer, source inépuisable d’ingrédients mais surtout, pour Mathieu, d’inspiration qui le conduira à réaliser un rêve, celui d’ouvrir son restaurant face à celle, qui encore aujourd’hui, lui insuffle ses plus belles créations culinaires : la méditerranée.
Le Bistrot du Port à Golfe Juan : du génie dans l’assiette
Au bistrot du Port, depuis les travaux effectués par Thomas et Mathieu en 2016, la cuisine est ouverte. Comme pour mieux partager avec les convives, les produits bruts, les trésors de la mer, que les pêcheurs locaux ramènent chaque matin à Mathieu. C’est presque une dévotion, cette passion que Mathieu voue au poisson. Une passion dévorante qui l’amène un peu plus au fil des ans, à étoffer son savoir-faire. Gentiment, j’aime l’appeler le « Magnus Nilsson » Azuréen. Parce qu’il a ce « je ne sais quoi » de folie, qui l’incite à expérimenter encore et encore, pour trouver des produits ou des parties de poissons que l’on ne consomme pas ou peu et en réveiller les saveurs, jusqu’à approcher un goût parfait. Ainsi, Mathieu émerveille avec des anchois frais, marinés au vinaigre et ses pickles d’oignons et criste-marine. Il étonne avec des anémones de mer, que l’on déguste en tempura, accompagnées de purée d’artichaut ou avec son foie gras de lotte. Il subjugue avec des beignets de fleurs de courgettes et il finit de convaincre avec une daurade marbrée ou une liche, cuite au feu de bois.
Mais pour effleurer toute la créativité de Mathieu, c’est au-delà de l’assiette qu’il faut regarder, dans sa cuisine, à l’étage ou encore dans sa cave, qui renferment ses secrets de préparation. Ainsi, en cuisine, on découvre des chips de poisson, qu’il obtient avec les écailles. A l’étage, on découvre son fumoir qu’il utilise pour le poisson. Il va même jusqu’à faire lui-même sa bonite séchée pour faire son dashi, ce bouillon japonais, base de l’umami (le goût savoureux). Un bouillon qui sert même de préparation au pain, confectionné par l’un des meilleurs, Jean-Paul Veziano à Antibes. Dans la cave, on y trouve aussi des trésors. Comme les légumes fermentés, grande tendance culinaire du moment mais aussi les salaisons et du sucre… iodé ! Oui, avec Mathieu Allinei, dans le poisson tout est bon, même les desserts sont sources d’expérimentation !
Mais rassurez-vous, au chapitre des desserts, on nage bel et bien dans le bonheur et parfois dans la réminiscence comme avec son traditionnel Baba au rhum ou sa tarte Tatin, et ça fait aussi du bien…
Pour planer dans cet océan de saveurs, aux beaux jours, on s’installe à flanc de mer sur la terrasse ombragée et pleine de charme… Comme pour le poisson, le bistrot du port, il a tout bon ?
Le Bistrot du Port – 53, avenue des frères Roustan – Golfe Juan
Mieux vaut aller voir les poissons sous l’eau que de les manger…voir le marine pollution bulletin du 18 mars 2017, mais chacun choisi ce qu’il pense être bon pour lui 😉 Les métaux lourds ça fait de gros dégâts immédiats au niveau des neurones.