Attentat à Charlie Hebdo : le premier jour du reste de ma vie…

Hier devait être le plus beau jour de ma vie… Enfin de ma vie de Janvier. C’était l’ouverture des Soldes. Et puis à 11h30, tout a basculé. L’attentat perpétré dans les locaux de Charlie Hebdo a fait 12 morts dont les dessinateurs les plus engagés de notre pays Charb, Wolinski, Cabu, Tignous et, Honoré, l’auteur du dernier tweet de l’hebdomadaire peu avant l’acte de terrorisme.

charlie_hebdo

Hier, ce 7 janvier 2015, au moment où l’horreur a rejoint les rangs de l’Histoire, j’étais en tournage. Comme pour le 11 septembre, je me souviendrais toujours de cet instant précis où, abasourdie, incrédule, meurtrie, apeurée, j’ai appris cette nouvelle terrible qui restera indubitablement gravée dans ma mémoire pour le reste de ma vie…

Et puis  je suis rentrée, j’ai ouvert mon ordinateur et moi si volubile à l’habitude, je suis restée sans voix en découvrant l’effroyable. Pour une fois, je n’ai pas montré mon ressenti, je n’ai pas fait entendre ma voix, je n’ai pas ri. J’ai lu. Lu les médias, lu ma timeline Twitter qui relatait les faits. Lu les messages de soutien qui se propageaient de compte en compte. Et puis j’ai vu. J’ai vu mon fil d’actualité Facebook se teinter de noir avec une photo #JesuisCharlie. Cette photo de soutien, créée quelques minutes après l’attentat par un directeur artistique de Stylist et que le monde entier s’est approprié au fil des heures.

#jesuischarlie

Alors, après des heures à lire, stigmatisée par l’impensable, paralysée, impuissante, j’ai eu envie d’hurler ma peine et ma colère mais aucun mot n’était assez fort pour les définir.

Effroi, horreur, abjection, abomination, dégoût, frayeur, répulsion, saisissement,  abattement, accablement, affliction amertume, angoisse, peine, chagrin, désenchantement, désespoir, deuil, grisaille, douleur, lassitude, morosité, serrement de cœur, épouvante, panique, affolement, terreur, choc, meurtri, contusionné, mutilé, cogné, embouti, enfoncé, frappé, tamponné, percuté, défoncé, tapé…

 

Non, il n’y a pas de mot assez fort…

Demain, je reprendrai ici mes bêtises car je ne suis qu’une petite journaliste qui a pour but de divertir et de faire rire avec des futilités. Mais aujourd’hui, je suis Charlie et je suis en deuil. Au-delà de dénoncer et soutenir, aujourd’hui, comme beaucoup, je l’espère, je n’attends plus de lire mais j’attends de voir AGIR ceux qui en ont les moyens pour que cette date fatidique soit le premier jour du reste de ma vie où je n’aurais plus peur.

 AblaCarolyn

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